
Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) intensifie ses efforts pour lutter contre l'exploitation illégale de ses ressources minières, en particulier dans les régions de l'Est du pays, confrontées à des conflits armés.
Le 12 février 2025, le ministre des Mines de la RDC a publié l'arrêté 00031, classant tous les sites miniers des territoires de Masisi (secteur de Rubaya) et de Kalehe (secteur de Nyamibwe) aux statuts "rouges" pour une durée de six mois renouvelables. Cette classification impose un contrôle rigoureux des minerais provenant de ces régions, notamment dans le cadre du processus de certification des minerais dits "3T" (étain, tantale et tungstène).
Cette décision intervient dans un contexte où des groupes armés, tels que le M23, intensifient leurs activités dans l'Est de la RDC, s'emparant de territoires riches en ressources minières. Ces actions exacerbent les conflits et entraînent des déplacements massifs de populations. Selon l'UNHCR, plus de 122 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l'année en raison de l'intensification des combats dans la région, portant à 2,1 millions le nombre total de déplacés internes dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Parallèlement, le Parlement européen a adopté, le 13 février 2025, une résolution appelant à la suspension de l'accord entre l'Union européenne et le Rwanda sur les matières premières critiques. Les députés européens demandent au gouvernement rwandais de retirer ses troupes du territoire congolais et de cesser toute coopération avec les rebelles du M23, soulignant que l'occupation de Goma et d'autres territoires de l'Est de la RDC constitue une violation inacceptable de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du pays.
Ces développements mettent en évidence les défis persistants liés à la gouvernance des ressources naturelles en RDC. Emmanuel Umpula, directeur exécutif de l'ONG African Resources Watch, souligne la nécessité d'améliorer la gouvernance des ressources naturelles et de renforcer l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire national. Il insiste sur l'importance de garantir que l'exploitation des ressources profite aux populations locales et contribue au développement économique du pays.
En réponse à ces défis, le gouvernement congolais s'engage à structurer le secteur minier pour attirer des investissements responsables et transparents. Lors du forum Mining Indaba 2025, tenu du 3 au 6 février au Cap, en Afrique du Sud, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a présenté cinq axes stratégiques pour l'avenir du secteur minier en RDC :
- Diversification des partenaires
- Intensification de l'exploration
- Élargissement des ressources exploitées
- Valorisation locale des minerais
- Renforcement de la traçabilité
Il a également mis en avant la digitalisation comme un levier clé pour garantir la transparence et la sécurité des investissements.
La RDC, riche en ressources stratégiques telles que le cobalt, le cuivre et le lithium, occupe une place centrale dans l'industrie minière mondiale. Le gouvernement congolais réaffirme sa souveraineté sur son patrimoine minier et appelle les investisseurs à s'engager dans une exploitation respectueuse des lois et des populations locales, tout en luttant contre l'exploitation illégale qui fragilise l'économie nationale.

NUNDA MALANGU Yoland
Je suis Diplômée d'état en Latin philo et Licenciée à la faculté des lettres Sciences de l'information et de la communication à l'Université de Lubumbashi(SYSTÈME LMD) je suis journaliste Reporter et Voix off. Dynamique et curieuse, je suis aussi très tenace et je vais jusqu'au bout des choses pour obtenir des informations pertinentes pour l'enquête que je mène.
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