
Ce 18 avril dernier, l’Institut Français de Lubumbashi a accueilli « Faites entrer l’accusé », une performance artistique qui a réuni le défilé de mannequin, la danse et la parole initié par Ghershom Nanukila. Présentée dans le cadre de la huitième édition de la Biennale de Lubumbashi, sous le thème de « Vers un antidote à la Toxicity », cette œuvre est une production du Centre d'Art Picha en collaboration avec l’Institut Français de Lubumbashi – Halle de l’Étoile.
Inspiré par son vécu personnel, Ghershom Nanukila, témoin des violences subies par sa sœur, livre une performance poignante. À travers l’art vivant, il dénonce les tensions, les obstacles et les inégalités persistantes entre hommes et femmes.
« Faites entrer l’accusé » est un hommage vibrant aux femmes et une interpellation adressée à toute la société afin de leur redonner la place qu’elles méritent.

La performance a été soutenue par la communauté des mannequins et la marque de vêtements Elizabethville Kongo. Ensemble, ils ont porté un message fort : dans de nombreux foyers, la femme reste encore prisonnière d'une société patriarcale.
Ghershom explique :
« Je parle de la femme esclave, surtout dans le cadre du foyer. Souvent, une fois mariée, la femme perd une grande partie de son autonomie et de sa responsabilité, ce qui la rend vulnérable aux abus de partenaires violents. »
Pourquoi avoir choisi un défilé de mannequins pour porter ce message ? Ghershom Nanukila répond :
« Le mannequinat est mon moyen d'expression. Sur scène, par le mouvement des corps, le message devient plus vivant, plus percutant. Que ce soit par des mannequins hommes ou femmes, le public vit directement l'injustice dénoncée. »
Selon l’artiste, le combat pour l’égalité est loin d’être terminé :
« Ce combat n’est pas vain, mais il reste insuffisant. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il n’aura peut-être jamais de fin. Cela ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras. »

Avec « Faites entrer l’accusé », Ghershom Nanukila démontre que l’art et la culture peuvent devenir des armes puissantes pour éveiller les consciences et lutter contre les violences basées sur le genre.
Une performance qui marque les esprits et rappelle l’urgence de continuer la lutte pour une société plus juste et plus équitable.

Jenny MUNYONGAMAYI
Communication, artiste slameuse et écrivaine passionnée par les mots et l’expression libre. À travers le slam, elle explore le vécu humain et transmet des émotions profondes. Engagée dans plusieurs projets artistiques, elle est également administratrice du centre d’art Biasasa et représentante de l’association Initiative Construire Ensemble (ICE). Elle anime des ateliers de slam et de rédaction, partageant son amour des lettres et de la performance.
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